Photo

Miguelito, dis-nous, qui est Petit Miguelito ?

 

TOFOHOSSOU Ghislain François Armand Miguel, alias Petit Miguelito, je suis natif de Savalou, la plus belle ville du département des collines. Je suis né jumeau. Je suis donc venu au monde en tenant la main à une sœur, un geste d’amour et de partage entrepris par le créateur lui-même. Et ce n’est plus un scoop, encore moins un secret pour personne, je suis né d’un père artiste-chanteur. Certes, je ne l’ai pas connu, ce merveilleux géniteur sans doute, mais il a quand même pu me léguer, depuis l’au-delà, et avec la providence divine, son don, son talent. Ainsi, très tôt et plus exactement à l’âge de neuf (09) ans j’ai commencé par chanter.

 

Un cursus, une formation, Miguelito ?

 

Si. Et comme vous le saviez déjà, je ne suis pas devenu star dès mon enfance, parce que, comme tout enfant, il fallait d’abord être inscrit sur le chemin de l’école pour être instruit. Encore que je ne suis pas un devin ou un spirit pour savoir que je serai un jour artiste.  J’ai donc eu un cursus scolaire normal et je suis sorti du cours secondaire avec mon baccalauréat avant de me faire embarquer par M. Jacques FAGNIHOUN (paix à son âme) dans une aventure architecturale diplômante où j’ai été rigoureusement et opiniâtrement formé en dessin architectural. Je suis donc avant la musique architecte de formation et je le resterai après elle.

 

Devin, tu ne l’es pas, mais, comment as-tu su après que c’est toi qui as reçu le don et qui as été élu pour remplacer le père ?

 

Il faut déjà commencer par dire que - et ça comme toi beaucoup de béninois ne le savaient pas - je suis issu d’une famille où presque tout le monde savait chanter. En réalité en dehors de mon père, que tout le monde connait, il y avait l’un de mes oncles qui s’essayait aussi extraordinairement à la chose. J’ai vu par la suite mon frère aîné Evrard TOFOHOSSOU et même ma sœur jumelle nourrir une passion pour la musique et qui aimaient également beaucoup chanter. Mais, mon amour, ma passion pour la musique étaient plus féroces, plus aiguës que les leurs.  Une passion que j’ai toujours gardée et qui va me conduire plus tard vers les disques cultes de mon père.  Franchement, je ne les ai pas aussitôt aimés, parce que je trouvais son style, la salsa, vraiment caduque et révolu surtout dans un contexte où la tendance hip-hop avait déjà colonisé et extraverti l’âme de la jeunesse béninoise. Mais avec le temps, j’ai fini par y prendre goût et à vite me laisser emporter, emballer et hypnotiser par ces classiques qui, à mon insu, finissent par m’inoculer le virus de la salsa.  Ainsi fus-je contaminé et élu pour incarner le père. Je n’avais donc pas eu à forcer ou à faire trop d’effort avant d’en être arriver là où j’en suis aujourd’hui. Je ne me suis pas choisi c’est Dieu qui m’a tout simplement choisi. Ce n’est donc pas non plus moi qui ai choisi la musique, mais c’est plutôt elle qui m’a choisi. Et mon premier album remonte à 2006 avec le label GURU RECORD.

 

Pourquoi chanter alors que tu es architecte de formation ?

 

C’est une longue histoire. Une question de révélation. Et je venais juste de le notifier, il s’agit d’un don de Dieu et cela personne ne peut l’altérer ou le détruire. J’ai été choisi pour cela et, depuis les entrailles de ma mère. C’est la mission pour laquelle j’ai personnellement été envoyé sur la terre, et, je me dois de l’accomplir avec l’aide de la providence bien sûr. Comme moi d’ailleurs et le commun des quidams, vous n’êtes pas sans savoir qu’on a beau vouloir forger ou bâtir son destin à sa guise et à son goût mais que finalement, c’est Dieu qui en a la commande et qui décide de tout. C’est pourquoi malgré mes diplômes, ma formation professionnelle il n’a pas inhiber ou révoquer de ma vie cette prophétie originelle et n’hésita pas à m’en donner la révélation. Ce fut lors d’une de ces nombreuses fêtes organisées en famille et en mémoire des défunts où j’étais allé pour représenter mon père et interprétais pour la première fois, sa chanson culte, ‘’kplon noudé bo wa‘’ qui révéla au monde mon talent.

 

Pensez-vous que les béninois aiment votre musique ?

 

Seules les vrais mélomanes peuvent et savent juger de la qualité et de la valeur de la musique d’un artiste. Si donc déjà je suis écouté un peu partout dans le Bénin, c’est que je suis écouté et aimer par des gens qui s’y connaissent, de vrais connaisseurs, de vrais mélomanes parce qu’il n’y qu’eux qui puissent vraiment aimer ce que je fais.

 

Ça jase, circule et sous-tend qu’une fois que tu as épuisé et usé le répertoire du géniteur que ta carrière a reçu un coup et s’est vite éteinte, est-ce vrai ?

 

 D’abord je n’ai jamais repris ni plagier mon père. Après ce seul titre qui m’a révélé et lancé sur la scène musicale tous les autres titres ne sont qu’une émanation de mes propres inspirations. J’ai été à chaque fois visité par la muse et je les ai tous instantanément et spontanément composés. Ensuite, voudrais-je aussi souligner et pour leur petite information, que ma carrière n’a point pris quelque coup que ce fut et qu’à aucun moment j’ai annoncé sur les ondes que je déposais le micro. Comme tout humain et normal, j’ai juste voulu prendre une pause, un répit parce que cela s’imposait à moi à un moment donné de ma carrière. Et je l’ai finalement prise, c’est tout. Pas autre chose. Je passe d’ailleurs par cette occasion que le magazine Dokun Miton m’offre pour leur annoncer que je suis actuellement au studio pour un titre qui s’annonce hit et hot. Ma carrière tient donc, belle et bien debout et je reviens bientôt en force parce que comme mes amis et mes proches aiment souvent m’appeler je suis un phénix, celui qui renais toujours de ses cendres.

 

As-tu le soutien du fond d’aide à la culture ?

 

Oui j'ai reçu une fois de l'aide venant du fond d'aide à la culture et on est actuellement ensemble pour un autre projet et pour une nouvelle aventure. Je les remercie d’ailleurs pour tout ce qu'ils font pour les artistes. Et en passant je salue particulièrement et respectueusement, le PDG du fond d'aide à la culture.

 

Tes projets à court, moyen et long terme ?

 

Après ma tournée en Europe, je prépare actuellement un nouvel album qui bientôt sera rendu disponible pour mes fans, pour tous les mélomanes. Et l'album étant encore au studio je compte expressément mettre sur les ondes et en prélude à sa sortie un single pour annoncer le retour de Petit Miguelito et baliser la scène pour permettre à la légende de continuer son cours.

 

Vous espérez quoi du gouvernement de Patrice TALON pour accompagner et soutenir les artistes qui font du bon travail ?

 

Le gouvernement fait déjà ce qu'il peut pour accompagner et soutenir les artistes. Parce que avec Talon, l’actuel président, nous pouvons dire que quelque chose est en train d’être vraiment fait. Il y a encore de l’espoir.

 

  Tu veux te régaler, dévêtu de ta posture de personnalité publique, que prends-tu ?

 

Du haricots (abobo) enfariné et mélangé à la couleur et à la senteur de l’huile de palme et du manioc qui a servi à faire la farine (gari) ou je prends tout simplement de la pâte avec du crincrin (ninnouwi).  

 

Ton mot de la fin et des personnes à saluer ?

 

Ma surprise pour bientôt étant déjà annoncée, je voudrais saluer toutes ces personnes qui œuvrent pour la valorisation de la culture béninoise en accompagnant et en soutenant ses artistes. Je veux citer nommément la marraine Arielle H. Richard Flash et toute l’équipe de la centrale company qui s’active déjà pour l’acte II de ma tournée. Je dis également merci à Moov et MTN, et toutes les personnes de bonne volonté qui accompagnent et soutiennent les artistes béninois. Mes augustes et sincères salutations et considérations vont à l’adresse du gouvernement de la République du Bénin, en particulier son président, S.E.M. Guillaume Athanase Patrice TALON pour tout ce qu’il fait et fera certainement encore pour la culture béninoise. Et que Dieu bénisse le magazine Dokun Miton. Merci beaucoup et longue vie à vous.

 

 

                                                                                                    Une interview de Maguy FOLLY

Date de publication: 16/05/2023
Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #