Considéré comme le plus grand royaume du XVIIè siècle, Sahe de par son nom, est l’histoire de tout une peuplade du Danxomey qui renseigne sur plusieurs faits ayant marqué la période coloniale. L’actuelle ville de Ouidah à l’époque connue sous le nom GLE XWE, c’est-à-dire le grenier du roi de Danxomey a connu un grand homme : le portugais Don Francisco de SOUZA CHACHA ; celui-là même par qui tout a commencé. L’Histoire renseigne que cet aventurier portugais du nom de Don Francisco de SOUZA CHACHA s’investissait dans le commerce des esclaves sous le règne du roi AGONGLO, une autre figure emblématique qui aura marqué également l’histoire des rois du Dahomey.
Toutefois ce commerce triangulaire qui consistait à dépouiller les bras valides pour aller travailler sur le territoire du colon n’était pas du goût de ADANDOZAN qui ; visiblement soutenait que cette forme de marché constituait un manque à gagner pour la terre de ses ancêtres. Et comme il fallait s’y attendre, il interdit la déportation des esclaves noirs. Ainsi, des dissensions vont naître par la suite entre les deux antagonistes. Entre temps, GHEZO ayant été associé à Don Francisco de SOUZA CHACHA pour la conquête du pouvoir a réussi aux côtés de son allié ; qui finalement lui a offert le poste de vice-roi pendant son règne.
Aujourd’hui territoire à vocation touristique, cultuelle et culturelle, son nom est une déformation des xweda. Il renvoie à l’ethnonyme utilisé par les fon d’Abomey pour désigner les premiers habitants de ce territoire. Ouidah était jadis une grande terre d’accueil pour les populations xweda ; les premiers habitants de la région qui sont originellement des adjas installés sur les rives du lac ahémé. Ils avaient pour principale activité la pêche. Les fon en provenance d’allada y trouvant de grandes surfaces de terres cultivables et s’y installèrent aussi pour les travaux champêtres ; d’où le deuxième nom de cette ville ‘’Glé Xwé‘’. Les Xweda y avaient organisé leur modeste royaume et l’avaient nommé kpassè, un royaume qui connut entre autres les souverains Ayohwan, Houffon, Akanmu et Dedji . Les fon d’Abomey y sont venus quant à eux en grand nombre sous le règne du roi AGADJA ; conquérant du royaume xweda et savi et a fait de Ouidah sa façade maritime en 1727.
Qui renseigne sur Ouidah parle aussi de la fameuse porte du non-retour, une initiative de l’ancien président Nicéphore Dieudonné SOGLO qui avec la collaboration de l’UNESCO a voulu immortaliser ce lieu en guise de reconnaissance ou d’hommage aux soldats déportés à l’époque. En effet, les dirigeants d’alors ont voulu symboliser et retracer l’histoire de ces déportés à travers une porte imaginaire. C’est un mémorial qui porte des signes représentant des dieux. Pour rappel, ce lieu qui symbolise toute une histoire a été inauguré en 1992 à l’occasion de l’édition du festival dénommé OUIDAH 92.
Dans une interview accordée, le célèbre écrivain Béninois Florent COUAO-ZOTTI et, à la question de savoir si les DOLIVIERA sont issues de la lignée des CHACHA, l’homme à la plume féconde, auteur du Les fantôme du Brésil précédemment au programme en classe de première, a fait savoir en nuançant qu’il existe trois grandes familles dans la ville de Ouidah, notamment les De-SOUZA qui sont des métisses pour la plupart selon lui ; ensuite vient la lignée des autochtones qui a servi sous les CHACHA à l’instar des DOSSOU. Les DOLIVIERA ; LES DA-SILVA ; les MONTERO ; les DA-COSTA sont les déportés revenus au pays en gardant le maître.
En revanche, l’écrivain précise que les Agouda sont une communauté revenue du Brésil qualifiés aujourd’hui d’afro-brésiliens. Ils seraient des anciens esclaves qui ont rejoint par la suite leur terre natale. A Ouidah, on peut retrouver aussi la descendance des afro-américains comme les SMITH, JOHNSON, LAWSON ; WILSON, etc.
Ouidah regorge de nombreux sites historiques et touristiques que nous vous invitons à découvrir avec nous…
Un récit de FLORENT COUAO-ZOTTI