QU’EST-CE QUE LE FIPAT ?
Le FIPAT est le Festival International du Pagne Tissé. C'est un festival qui met en avant et qui promeut dans une vision plus large, le pagne tissé africain, c’est-à-dire, made in Africa et, dans une vision plus circonspecte, le pagne tissé, made in Bénin. Et dans le souci de vraiment donner un cachet original à ce festival, nous avons fait l’option, du pagne tissé 100% coton, le Bénin étant aujourd’hui le 2éme pays africain producteur de l’or blanc. Aussi, au Bénin, le tissage est l’une des premières activités classiques génératrices de revenus dont vivent encore de nombreux béninois, en l’occurrence les femmes. In fine, l’objectif de ce festival est, non seulement, de faire davantage la promotion du pagne tissé, mais aussi de valoriser le métier de tisserand. Nous offrons donc aux visiteurs – béninois ou non – la possibilité de découvrir cette merveille made in Bénin, de la palper, afin de se convaincre eux-mêmes qu’elle peut se porter aussi bien en Afrique qu’un peu partout dans le monde du fait de sa capacité à s’adapter à toutes les formes de climats.
D’OU EST VENUE L'IDÉE ?
Le festival du pagne tissé est venu du fait que déjà en 2017 nous avions eu à tenir un évènement avec le gouvernement dénommé ‘’ La nuit du pagne tissé ‘’ évènement qui s’est épilogué par la non satisfaction de la demande, due à une rupture de stocks. Et depuis lors nous nous sommes retrouvés dans un climat de crise inhibant et étouffant nos ardeurs et nous laissant dans les souvenirs de cette triste expérience. Ce qui sans doute, ne nous a plus permis de réitérer l’évènement. Mais nous avons quand même pu garder contact avec nos tisserands qui arriver à une heure de leur carrière n’arrêtaient pas de se plaindre de la mévente. C’est ainsi que nous avons cherché à comprendre ou à appréhender le problème afin qu’une solution soit immédiatement trouvée. Alors, après avoir fait le tour du Bénin lors de nos investigations, nous sommes venues à la conclusion selon laquelle, si ces tisserands n’arrivaient pas à faire écouler leurs productions, c’est parce qu’il en existe tout une pléthore du nord au sud. D’où l’idée de la création et de l’organisation du FIPAT (Festival International du Pagne Tissé) réservé à l’exposition des tisserands, des créateurs de modes ou stylistes - qui viennent aussi exposer leurs créations à partir du pagne tissé – accompagnés de leurs mannequins.
VOUS ETES A COMBIEN D’EDITIOINS AUJOURD’HUI, PARLANT DU FIPAT ?
Le festival n’est qu’à sa toute première édition. Il est donc un bébé, le FIPAT ! En effet, nous avions mis tout en œuvre l’année dernière pour faire de ce festival une réalité, mais, nous l’avons plusieurs fois reporté, pour fait de la pandémie du Corona virus (Covid 19) et pour rester dans la droite ligne du gouvernement en respectant ses fermes injonctions relatives aux gestes barrières. Et puisqu’il y a une accalmie en cette année nous avons alors décidé de son organisation. Le FIPAT est donc vraiment un bébé mais, un bébé qui est venu au monde avec les.
QUELS SONT LES PAYS QUI SONT ATTENDUS AU FIPAT ?
Plusieurs pays africains comme le Congo, le Togo, la Côte-d’Ivoire, le Cameroun, la Guinée, le Tchad, le Sénégal, l’Ethiopie sont vivement attendus à ce festival. Il se refuse donc, d’être un festival fermé, uniquement réservé aux tisserands béninois. Et si nous procédons ainsi, c’est parce que nous-nous sommes dits que ce brassage culturel entre pays producteurs de coton qui est exploité et travaillé par ces tisserands, permettrait à nos compatriotes béninois - tisserands - de découvrir d’autres techniques et types de tissage puisqu’ils varient d’un pays à un autre. Ce qui sans doute améliorerait la qualité de leur travail. Certes, le XXIè siècle se veut hyper industriel mais, le tissage à la main aura toujours à être cité dans la culture béninoise et africaine car ce n’est qu’ainsi qu’on pourra encourager, valoriser et redonner du souffle à tous ces africains qui s’intéressent et s’adonnent encore à l’une des plus vielles activités du continent ‘’berceau de l’humanité‘’ qu’est le tissage ou encore le métier de tisserand, un métier noble. Ainsi, tout tisserand africain peut prendre part à ce festival du pagne tissé pourvu qu’il reste fidèle au crédo qui n’est rien d’autre que le 100/100 coton. Aussi, la qualité du travail du tisserand, attestée par la teinture qui se fait sur le fil avant qu’il ne soit tissé afin d’éviter au pagne de se déteindre plus tard, son expérience qui est déterminée par ses techniques, et par ses nombreuses innovations en la matière, seraient pour lui un argumentaire très convaincant et déterminant sa participation ou non audit festival. Cela va c’en dire que le FIPAT, c’est aussi la promotion de l’excellence dans le domaine de l’artisanat.
PENSEZ VOUS QUE LE BÉNINOIS CONSOMME LOCAL ?
A notre entendement, le béninois a déjà commencé par consommer local. Parce que je me rappelle que quand nous avons lancé notre première boutique Lolo Andoche avec du pagne africain, nous étions alors, à l’an 1995, personne n'y croyait mais aujourd'hui l'engouement qu'il y a autour et toutes les innovations qui sortent et qui s’enchainent les unes après les autres, nous amènent à croire et à même confirmer que le Bénin a commencé par consommer ce qui vient de chez lui. Et aujourd'hui dès qu'il y a un produit made in Bénin la population va vers ce produit-là. Et je pense que si le béninois a mis du temps pour consommer local c'est parce qu'il n'y avait pas un fournisseur valable et capable de répondre aux exigences de la demande ou des consommateurs.
VOUS AVEZ UN MOT DE LA FIN OU UN MESSAGE A PASSER ?
Nous voudrions tout simplement inviter tous les béninois au FIPAT. Qu’ils viennent y prendre part pour découvrir et toucher du doigt le pagne tissé. Qu’ils viennent eux-mêmes voir, le travail ingénieux que font ces créateurs à partir du pagne tissé. Nous tenons aussi à rappeler à tous nos partenaires et à toute personne morale qu’ils peuvent toujours nous contacter aussi bien dans le cadre de cette édition que pour celles à venir. ET, merci infiniment à toute l’équipe du magazine dokun miton.
Propos recueillis par Harim LASSISSI